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Enfermé dans le sommeil

Modifié le : 2019/08/06

J’ai dor­mi presque toute la jour­née, assom­mé par un rhume. J’ai sans doute beau­coup rêvé, car mes draps étaient, à mon réveil, malaxés et défaits entre mes jambes. Je n’en conserve tou­te­fois aucun sou­ve­nir. Seule la cha­leur de ma peau pour­rait pré­tendre avoir connu des mers volup­tueuses et gourmandes.

Dehors, la tem­pête, ce qui accen­tua l’effet d’isolement. Voi­là, sans plus. Demain, ça ira beau­coup mieux si je me fie au rhume de mon voi­sin et ami (qui me l’a évi­dem­ment géné­reu­se­ment transmis).

Un autre ami, méde­cin, dont j’ai per­du la trace, m’avait affir­mé que les mala­dies pos­sé­daient à quatre-vingt pour cent une ori­gine psy­cho­so­ma­tique. J’ai pen­sé tout de suite au refus de la mai­son d’édition pari­sienne. On a beau dire, on écrit pour être lu, mais sur­tout être aimé. La plu­part des gens se contentent, et avec rai­son, d’être aimé par leurs proches. J’ai la pré­ten­tion d’en deman­der davan­tage. Gros péché d’orgueil. Ça fait par­tie éga­le­ment de ma carte du ciel. Je souffre, ô com­bien je « souffre » (notons les guille­mets), d’une neme­sis d’amour. J’ai sans cesse le sen­ti­ment d’être exclu.

Aujourd’hui, c’est comme ça, enfer­mé dans mon som­meil, exclu de la vie. Je ne souffre pas tant que ça. J’ai vrai­ment juste un gros rhume d’homme.

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