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L'arche de Noé dans les combles

Modifié le : 2019/07/23

Depuis trois semaines, un chat a élu domi­cile dans le comble, cette zone d’environ 20cm de hau­teur qui assure par son propre vide une cer­taine iso­la­tion à la mai­son. Notre immeuble est vieux, les cols de cygne ser­vant à ven­ti­ler la struc­ture sont rouillés comme des épaves au fond de l’eau, si bien que les lamelles de l’un d’entre eux, qui servent à contrer l’invasion des bêtes, sont tom­bées. D’où la pré­sence du jeune chat qui aura vrai­sem­bla­ble­ment mon­té par le frêne du voi­sin et, ne pou­vant pas redes­cendre, c’est con un chat, a trou­vé refuge sur notre toit pour ensuite trou­ver la cachette idéale.

Mon voi­sin du rez-de-chaus­sée relate avec moult détails ses ten­ta­tives d’apprivoisement de la bête (voir Le chat). L’aventure qui peut paraître plu­tôt drôle a com­men­cé à chan­ger de ton à l’arrivée d’un ou de deux ratons laveurs atti­rés par la nour­ri­ture offerte au chat. Nous pen­sions, dans un pre­mier temps, les avoir chas­sés après avoir cou­pé la fameuse branche qui per­met­tant un si facile accès au toit.

Peine per­due. Ce matin, je fus réveillé par des bruits de pas balourds. Six heures trente. Ce ne peut être le voi­sin. Il est plu­tôt du genre chauve-sou­ris ; à cette heure, il dort. Comme le bruit ne s’estompe pas, je crains le pire. Nous sommes en sep­tembre, cer­taines bêtes se pré­parent à pas­ser l’hiver et se cherchent le meilleur endroit pour affron­ter la froi­dure immi­nente. Nous n’avons pas encore remis le col de cygne en place, par res­pect pour M. le chat qui devra, un jour ou l’autre, tout de même déguer­pir. Nous avons même créé un abri au-des­sus de l’ouverture afin que la pluie ne vienne abi­mer le comble.

Je décide de mon­ter voir ce qu’il en retourne. J’apporte mon appa­reil pho­to, j’ouvre la trappe et tombe sur le chat sor­ti du toit, le dos rond et la tête du raton laveur sor­tant du tuyau d’aération mas­ti­quant quelque chose. Plus loin, un écu­reuil furieux s’agite. Voi­là qui explique bien des choses. L’écureuil aura lui aus­si décou­vert la planque et y aura pla­cé son entre­pôt, mais comme la Nature est au plus futé et plus fort, le raton laveur n’en a cure du sort de cet autre rat. Quant au chat, il peut bien aller se rhabiller.

S’il sait main­te­nir un équi­libre gra­cieux dans sa quête de sur­vie, le monde ani­mal n’en fait tout de même pas dans la den­telle. Au plus fort la poche, comme les Qué­bé­cois savent si bien le dire. Tou­jours est-il que mon comble n’est pas une arche de Noé. J’aime bien les bêtes, j’ai déjà don­né. Je ne veux pas me retrou­ver avec les 101 Dal­ma­tiens ver­sion ratons rava­geurs. Puisque mon salon est en réno­va­tion, que j’ai accès, avec un coup de scie bien sen­ti, au comble, je sors l’artillerie lourde. J’ouvrirai et use­rai de tous les moyens pour chas­ser les intrus. On sug­gère de la lumière, une radio, la Wal­ky­rie en boucle ou une pho­to de poli­ti­cien… d’autres idées ?

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Classé dans :raton laveur

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