altPicture1610238011

Quatre-vingts

Modifié le : 2019/07/20

J’ai ter­mi­né. Et plus vite que pré­vu. J’avais annon­cé à mon édi­trice que je lui remet­trais le manus­crit à la toute fin de mars. Je disais encore à un ami, hier, ma crainte de ne pou­voir tenir ma pro­messe. J’en étais au cha­pitre soixante-neuf. Mon roman en contient quatre-vingts.

Je fus donc sur­pris, à 17 h pile aujourd’hui, de lire la der­nière ligne. Il faut dire que j’y ai pas­sé la jour­née. Il y a une semaine, je tré­bu­chais sur un cha­pitre dont l’introduction ne me plai­sait pas beau­coup. Il y a deux semaines encore, je butais éga­le­ment contre un cha­pitre que je trou­vais mal écrit.

Chaque fois, j’ai pu remettre de l’ordre dans mes idées. Et chaque fois aus­si la crainte de man­quer quelque chose. On ne se sort pas faci­le­ment d’un roman, sur­tout lorsqu’on l’écrit depuis si long­temps. Est-ce la preuve que le texte ne vaut pas grand-chose ? Je n’irais pas jusque-là, quoique…

On m’avait deman­dé de revoir la manière dont je pré­sen­tais les dia­logues, très nom­breux dans ce texte. Le dérou­le­ment de l’action est assez ciné­ma­to­gra­phique au détri­ment par­fois du carac­tère lit­té­raire. C’est ce que j’ai ten­té de cor­ri­ger, non pas en bif­fant des dia­logues, mais en en soi­gnant la présentation.

C’est une tâche dif­fi­cile. Il m’est venu à l’idée, la semaine der­nière, de faire une pause et de lire quelques grands romans, « pour voir com­ment les autres font ». Et puis je suis pas­sé à autre chose, me suis sim­ple­ment remis à la tâche.

Des doutes demeurent, il y aura sûre­ment encore du tra­vail. On me deman­de­ra peut-être encore de re-re-retra­vailler le tout. Je ne veux pas y pen­ser. J’ai, à tout le moins, fran­chi une autre étape dans cette démarche de ter­mi­ner tout ce qui a été amor­cé depuis quelques années.

Ce roman aura tra­ver­sé beau­coup de ter­ri­toires dans ma vie. Plu­sieurs lignes ont été fran­chies. Quel nom por­te­ra-t-il ? Que se pas­se­ra-t-il maintenant ?

#444548
#868a99