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Un dieu à mon cou

En fouillant des tiroirs pour des bat­te­ries, j’ai retrou­vé un vieux pen­den­tif que j’ai long­temps por­té à mon cou. Un mélange de nos­tal­gie et d’inquiétude est remon­té le long de l’édifice com­plexe de ma pensée.

La chaîne et le pen­den­tif ter­ni m’ont rame­né à une époque pas si loin­taine où je me lais­sais gui­der par les sym­boles, en quête d’archétypes que je savais nour­rir nos exis­tences. Si mon sou­ve­nir est bon, c’est un de mes ex qui me l’avait offert. J’étais fier de por­ter ce sym­bole même si je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il pou­vait repré­sen­ter. Après tout, ceux et celles qui ont peu­plé la pla­nète avant nous devaient avoir trou­vé tant de réponses pro­ve­nant de l’inconscient col­lec­tif, réson­nant lui-même aux ondes du pre­mier Big Bang.

Hier encore, je vision­nais un docu­men­taire inti­tu­lé Science vs God et dif­fu­sé sur Curio­si­ty Stream. On y enten­dait prêtres, théo­lo­giens, astro­phy­si­ciens, imans et autres sor­ciers débattre de l’athéisme et du théisme. Cer­tains repre­naient gros­so modo ce que j’écrivais dans la pré­cé­dente pro­me­nade. D’autres sau­taient vite à la conclu­sion que, si cet uni­vers est si ordon­né, c’est bien qu’il y a un ordon­na­teur, que si les équa­tions que nous inven­tons mesurent avec pré­ci­sion les trous noirs, et que si la Terre est un miracle en soi, ni trop près, ni trop loin de son soleil, que les chances sont si infimes d’en arri­ver là, est que, bien enten­du, quelqu’un de plus grand que tout y a pensé.

Mais alors, diront les athées, si Dieu a créé l’univers, qui a créé Dieu ? La tour­mente des réponses et des contre-réponses redé­marre, cer­tain s’offusquant d’une ques­tion aus­si absurde. On par­le­ra pour­tant de la géné­ra­tion spon­ta­née décou­verte dans l’infiniment petit, on éla­bo­re­ra sur la pos­si­bi­li­té des uni­vers mul­tiples qui bouillonnent dans le vide. Bref, on n’en sait rien. Le théiste se repose de toutes inter­ro­ga­tions en appo­sant son point final de la foi. L’athée se tour­ne­ra silen­cieu­se­ment vers la science qui pour­suit inlas­sa­ble­ment son che­min de questionnements.

Plus on découvre l’univers, moins on se rap­proche de Dieu, plus on se rap­proche de Dieu, moins on… ?

Il y aura alors d’importants savants pour répondre que cela n’a pas d’importance, que nous serons tous morts, mon frère, et qu’il est pré­fé­rable de se réjouir du miracle de notre existence.

Je suis un peu de ceux-là, sans pré­tendre pos­sé­der toute leur science. En même temps, je m’amuse à rédi­ger des rap­ports astro­lo­giques pour les amis, je me nour­ris des his­toires des autres, j’aimerais dan­ser avec lui, chan­ter avec l’autre, chan­ger avec eux.

Peut-être si je remet­tais ce pen­den­tif à mon cou…

Il me fau­dra dans un pre­mier temps net­toyer l’oxydation qui le ronge. Il doit bien y avoir une recette sur Inter­net pour ça.

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