solitude

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Pas de chum, pas de chien, pas de chat — 2019/07/13

Qui suis-je, au fait ? m'étais-je exclamé à la blague tout en rangeant les couverts dans le lave-vaisselle de mes voisins. Et l'un d'eux de me répondre : « Pas de chum, pas de chien, pas de chat ».

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Les grains de sable — 2018/08/25

Il me semble hésiter de plus en plus avant de prendre la parole, comme si mon esprit noyé de sagesse n’avait de mot pour décrire ce qu’il ressent. Selon la perspective, on pourrait croire que le temps est bruyant, que la fatigue est pensante et pesante, que tout va bien, au final, dans cet océan d’invisibilité.

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Sans ailes — 2017/01/22

Il faisait très froid, il y a une semaine. C’était un dimanche, je suis allé faire quelques courses à l’épicerie du quartier. Le soleil, bien présent, ne pouvait rien contre le vent glacial. Là, sur le trottoir, ces ailes, probablement un oiseau déjà faible qu’un chat aura tôt fait d’achever, n’emportant que ce qui pouvait vraiment satisfaire sa faim. 

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La déesse silencieuse — 2016/10/10

Je me dois de poursuivre sur le thème de la lumière. Au sortir du travail, la semaine passée, il faisait encore trop chaud pour un automne. Les gens marchaient volontiers pieds nus dans le parc, des jeunes, torse et beauté nus, jonglaient. J’avais trop chaud avec mon gilet et mon coupe-vent, comme issu d’une saison trop en avance sur son temps.

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Le froid, bien sûr — 2016/09/29

Le froid bien sûr et les jours qui, comme un coton bon marché, rapetissent à la première rigueur. J’adore marcher lorsque le matin nous glisse sa lumière fine. J’ai mes pas pour moi, mon rythme solitaire marquant ainsi cette vie d’adulte qui a creusé si peu de sillons.

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Marcher seul — 2016/05/01

Je marche de nouveau seul. Le Portugal semble bien compliqué tout à coup, la réalité me rattrape et opine de la tête à me voir ainsi finalement accepter les conclusions de toutes ces petites voix qui me susurraient depuis un an leurs paroles de commères. Je marche seul, car il en a toujours été ainsi. Adolescent, j’étais dans les nuages, adulte, j’ai voulu y rester.

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L'heure du présent — 2013/08/11

Le silence, parfois, m’insupporte. Entendons par là la mort, ce néant invraisemblable, ce pas au-dessus du vide que l’âme finit par faire. Je ne crains pas la mort, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu, bien vilaine prétention, délire orgueilleux, incapacité à relaxer devant le danger.

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Facebook et l’épiderme — 2013/02/09

On aime les tempêtes quand elles n'arrivent pas menacer le confort. On assiste, protégé, aux rigueurs énergiques, voire énergisantes, des éléments déchaînés. On est heureux, on se sent choyé d'autant que sentiment de sécurité ne peut être que vain et passager.

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La cité des solitudes — 2012/09/30

Il y a peine vingt, trente ans, la solitude se vivait encore seule, parmi des heures étales, à errer parmi ses meubles ou dans les bars, entre deux ivresses ou noyé dans le silence. Les collisions humaines survenaient plus rarement, au gré de ces hasards teintés de rendez-vous, comme si les âmes, tels des atomes plus ou moins crochus, restaient engluées dans un hiver de possibilités.

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L'homme à la fenêtre — 2012/02/22

À mon arrivée en 2008 dans le quartier, j'ai déjà remarqué cet homme vivant au-dessus d'un commerce. Il est difficile de le rater, car sa fenêtre donne sur la sortie du métro. Le geste chez lui est le même. Il se berce en lisant. Je ne lui connais pas de télévision, car on ne perçoit pas dans son appartement de ces lueurs caractéristiques du divertissement. Une radio égrène peut-être ses informations ou ses inepties.

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Nous vivons forcément seuls — 2012/01/23

Nous vivons forcément seuls entre les murs élastiques des appartements du corps et de l'esprit. Il y a bien les fantômes de nos idées, les spectres de nos souvenirs, les films de nos habitudes.

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Le sang de chaque route — 2011/12/20

Le sang de chacune des routes de cette ville ressemble à une théorie nerveuse de lucioles. Moins nombreux que durant le jour, les automobilistes et les camionneurs filent à plus grande allure, le pied sur l'accélérateur, pesant comme un rêve éclair.

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Nous n'appartenons qu'à tout le monde et qu'à nous — 2011/11/24

Je suis, bien entendu, seul au monde. C'est ce que mon esprit me suggère chaque matin. Il analyse, à son réveil, l'état du corps, oublie habituellement de me le relater, garde pour lui probablement le meilleur de tout ça. Quand je gonfle mes poumons, je n'y perçois que ma seule présence, quand j'ai faim, c'est pour mon seul intérêt.

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